Réflexion: Les techniciens fuient les usines

Pourquoi les meilleurs quittent l'industrie ?

Introduction

Nous allons regarder aujourd'hui pourquoi les meilleurs techniciens, les meilleurs ingénieurs quittent l'industrie en ce moment. L'un des premiers constat que j'ai fait est qu'on remarque que la majeure partie des techniciens abandonnent le métier industriel dans les cinq ans après l'école. Un autre constat: le fameux 30, 40, 20, c'est-à-dire le top 30% des techniciens qui démissionnent, Les 20% des techniciens moins bons qui sont licenciés et seulement 40% des techniciens restent pour faire carrière dans l'industrie . Un troisième constat, c'est la grande démission après la période du COVID. Du coup, c'est parti !

Fiches de poste rigides

Première analyse, c'est concernant les fiches de poste. On a une forme de rigidité sur la définition des fiches de postes, qui est contrastée avec l'époque actuelle où on est vraiment sur du multitâche. Un exemple, vous prenez votre téléphone et en fonction de votre âge vous allez remarquer que les plus de 30 ans vont se rendre compte qu'il y a vraiment un cadre défini autour du portable, alors que l'autre génération, ils ne voient pas ces bordures-là. Ils pensent beaucoup plus le monde en 3D. Leur perception du monde est beaucoup plus enrichie et du coup il y a un potentiel à exploiter.

Donc, sur la base de cela, si nous définissons les fiches de postes qui sont déjà au départ un peu cloisonnées, on ne pourra pas exploiter tout ce potentiel là chez les jeunes qui sont capables de s'adapter, de gérer du multitâche, de gérer de la collaboration avec beaucoup d'autonomie.

Donc en terme de fiches de postes, il faut apprendre à désapprendre tout ce qu'on a appelé la division du travail, c'est-à-dire, comment on organise l'efficience des personnes parce qu'on les voit comme des ressources et non pas comme des personnes qui contribuent à un écosystème. C'est important d'avoir aujourd'hui des fiches de postes qui ont un domaine fonctionnel mais où le contenu va être personnalisé en fonction du potentiel de chacun.

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Aucune vision proactive

Deuxième analyse, on remarque que les techniciens n'ont pas de vision en face d'eux. Les décideurs ne proposent pas de vision proactive; ils sont plus dans une tendance à réagir soit aux tendances ou soit à des notions décidées sur la base de l'argent tout simplement. Ils ne pensent que finance mais sans aucune vision à proposer aux jeunes qui arrivent et donc, ces derniers iront voir d'autres personnes qui leurs proposent une vision. C'est un peu comme si vous avez un comptable que vous mettez à la tête d'un pays et vous espérez qu'il prenne ses décisions autrement que sur la base des finances publiques; ce qui sera carrément impossible vu qu'il est comptable de base.

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Négligence du concret

Troisième analyse, on tente de négliger un peu le côté concret et c'est un peu comme si des gens très abstraits essaient de diriger un écosystème très concret. Aujourd'hui, on a perdu un peu le sens du concret, le sens du matériel; pas seulement en entreprise. Si vous essayez de vous rappeler la dernière fois que vous avez touché de vos mains un tronc d'arbre ou de l'herbe mouillée dans une forêt, vous allez remarquer que cela remonte à longtemps à part ceux qui ont la chance de vivre dans des régions où ils sont à côté de la nature.

On est vraiment très déconnecté de la réalité. Et du coup, les managers aussi le sont. Cela veut dire que par rapport aux compétences, aux meilleurs techniciens qui eux pour le coup sont très encré dans le concret, dans le métier, soit très manuel ou en tout cas très technique , ces derniers vont être dirigés par des managers qui sont sur de l'abstraction, qui sont sur de la finance, alors que l'activité industriel est vraiment basée sur des produits concrts.

Je pense qu'il faut une vision qui est plus ancrée dans la réalité arretée avec une abstraction excessive: On peut abstrait certaines choses, mais il y a des choses pour lesquelles il faut savoir donner de la valeur au concret.

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Valorisation des techniciens

Ma dernière analyse est un peu liée à la précédente: Quelle est la valeur, le respect qu'on donne à ces métiers concrets, à ces techniciens, à ces ingénieurs. Et donc, cette quatrième raison pour lesquelles les meilleurs techniciens partent de l'industrie, c'est parce qu'on ne les respectent pas.

Si vous voulez trouver la personne qui maîtrise le mieux une usine, demandez à parler avec le ou les automaticiens de l'usine. Ce sont eux qui connaissent le mieux le fonctionnement de l'usine. Quand on parle de respect, on ne parle pas que de rémunération mais vraiment d'impact. Un exemple, vous allez avoir des managers, peut-être par orgueil qui ne vont pas admettre de dire en réunion que l'impact a été plus important par l'action de l'automaticien plutôt que par leur propre gestion managériale. On va avoir des actions qui ont un impact énorme et par contre les actions qui seront mise en valeur seront d'autres actions qui sont liées à soit de la hiérarchie, soit de la politque interne, mais surtout pas l'impact réel en fait qi a été apporté sur le terrain. C'est vrai aussi bien que pour les automaticiens sur site que pour les intégrateurs.

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Marc Akoto – Intégrateur SCADA